Communiqués

Communiqués de Presse et Appels

  • Justice pour Shireen Abu Akleh: pour une enquête internationale sur les violences policières israéliennes

    Meurtre d’une journaliste palestinienne

    Shireen Abu Akleh était une journaliste reporter d’origine américano-palestinienne âgée de 51 ans et exerçant depuis 1997 sa profession pour la chaîne Al-Jazira. Pendant 25 ans, elle a arpenté, souvent caméra au poing, Israël et les Territoires occupés, de Gaza à Ramallah, en passant par Jérusalem et Bethléem. Sur le terrain, ses reportages s’attachent à décrire aussi bien la politique de l’État d’Israël, les violences de son armée, que les manquements de l’Autorité palestinienne.

    Le mercredi 11 mai elle se rend, casque sur la tête et gilet « Press » sur le dos, à Jénine, grande ville du nord de la Cisjordanie occupée où l’armée israélienne mène depuis plusieurs semaines des opérations militaires. C’est à cette occasion qu’elle reçoit une balle en pleine tête et qu’elle sera déclarée morte à l’hôpital de Jénine.

    Devant le tollé international provoqué par cet assassinat, la police israélienne a fini par concéder qu’il était probable que la balle tueuse ait été tirée par elle.

    Comme si cela ne suffisait pas, 48 heures plus tard, à l’occasion des obsèques de la journaliste, la police israélienne a fait irruption dans les locaux de l’hôpital Saint-Joseph d’où partait le cercueil de la journaliste. Des échauffourées extrêmement violentes ont alors fait plusieurs dizaines de blessés et failli renverser le cercueil.

    La police israélienne a d’ailleurs décidé d’ouvrir une enquête et les responsables de l’hôpital Saint-Joseph ont l’intention de porter plainte contre l’irruption de la police israélienne dans cet établissement sous tutelle française et les violences de cette même police.

    Shireen Abu Akleh, tout comme les journalistes blessés, exerçaient leur profession : ils témoignaient de l’action israélienne à Jénine. Cette mort, une semaine après la célébration le 3 mai de la Journée internationale de la liberté de la presse, nous rappelle que le fléau des guerres qui continue de sévir dans le monde entier menace quotidiennement la sécurité des journalistes.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) réaffirme avec force, comme elle le fait depuis plus de cinquante ans, que seule la voie vers la paix peut garantir la sécurité des peuples israélien et palestinien.

    Pour ce faire, une négociation impliquant les différentes parties en présence dans un cadre international adéquat, reconnaissant aux peuples israélien et palestinien le droit de jouir d’un État souverain dans des frontières sûres, parce que mutuellement reconnues, s’impose de toute urgence.

    UJRE, Paris, 20 mai 2022

  • Inacceptable relaxe de Zemmour

    Incroyable, insupportable, inacceptable mais hélas bien réel !

    Éric Zemmour qui se complaît à réécrire et à transformer l’histoire, notamment en expliquant que Pétain était « sauveur de juifs », a été relaxé par la cour d’appel de Paris.

    Les arguments fallacieux de la cour sont que les propos tenus par Zemmour n’heurtaient que les familles de déportés :

    [Elle] « constate que les propos de M. Zemmour, s’ils peuvent heurter les familles de déportés, n’ont pas pour objet de contester ou minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre de victimes de la déportation ou la politique d’extermination dans les camps de concentration, et […] relève que si par arrêt du 23 avril 1945, la Haute Cour de justice a reconnu le maréchal Philippe Pétain coupable d’attentat contre la sûreté intérieure de l’État et d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi en vue de favoriser ses entreprises en corrélation avec les siennes, celui-ci n’a pas été poursuivi pour un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du Tribunal international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 ».

    Il ne pouvait bien entendu en être autrement dans la mesure où la notion de crime contre l’humanité n’existait pas encore ! Conclusion des magistrats : l’infraction de « contestation de crimes contre l’humanité » passible d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende, pour laquelle Éric Zemmour était poursuivi, n’est « pas caractérisée ».

    Cette décision de la cour d’appel va donner carte blanche à tous les révisionnistes, qui pourront donc adresser autant de louanges qu’ils le souhaitent à Pétain. L’avocat de SOS Racisme et le parquet général de Paris ont annoncé former un pourvoi en cassation.

    Rappelons également que Zemmour n’en est pas à sa première infamie et qu’il a déjà été condamné à trois reprises :

    • En 2011, par la 17° chambre du tribunal correctionnel (1 000 euros d’amende), pour propos stigmatisants à l’encontre « des Noirs et des Arabes » : « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait.». En même temps, il prétendait que les employeurs « ont le droit » de refuser d’embaucher des Noirs et des Arabes.
    • En 2018, par la cour d’appel de Paris (3 000 euros d’amende) pour « provocation à la haine religieuse» et « propos islamophobes ».
    • En 2020, par le tribunal de Paris (10 000 euros d’amende) pour « injure» et « provocation à la haine », suite à ses propos contre l’islam et l’immigration.

    L’UJRE s’indigne de cette décision et s’associe à tous les démocrates qui exigent comme elle que soit cassée cette odieuse décision, pour qu’un nouvel arrêt de cour d’appel soit rendu au plus tôt.

    UJRE, Paris, 19 mai 2022

  • L’UJRE s’associe à l’appel “Le 5 décembre, Paris fera taire Zemmour”

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) s’est constituée pendant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le nazisme et l’Occupation. Fidèle à ses valeurs, elle combat l’extrême droite, surtout quand elle se révèle pétainiste. Elle s’associe pleinement à l’appel ci-dessous, conforme à son histoire. Elle invite ses adhérents, ses abonnés et tous ses amis à le partager très largement et à répondre présent, le 5 décembre 2021, pour montrer que Paris est antifasciste.

    Le Bureau de l’UJRE, 1er décembre 2021.

     

     

    DIMANCHE 5 DÉCEMBRE 2021 à 13 h.

    Barbès – Rochechouart

    Le 5 décembre, Paris fera taire Zemmour

    Dimanche 5 décembre 2021, Eric Zemmour tiendra un meeting au Zénith, porte de La Villette, à Paris. Une grand-messe fasciste présentée comme une étape déterminante dans la campagne politique de ce nouveau candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle de 2022, déclaré officiellement depuis hier.

    Depuis des mois, Eric Zemmour déballe ses discours de haine en boucle, partout. Sa parole raciste, islamophobe, antisémite, misogyne, ultralibérale, sa réhabilitation des pires figures de notre histoire récente, dont Pétain, se répandent, avec la complicité aveugle ou assumée de celles et ceux qui ne cessent de lui tendre le micro ou de lui offrir des tribunes.

    À côté de lui, euphorisés par la libération de cette parole qui blesse et qui tue, les groupes fascistes se sentent pousser des ailes et multiplient les exactions. Ils prennent d’autant plus confiance que les autorités se gardent bien, pour l’heure, de réprimer leurs agissements. Certaines villes sont régulièrement le théâtre d’agressions et de dégradations de locaux militants et associatifs. Ainsi, par exemple, le 20 novembre dernier, à Paris, une quarantaine de militants d’extrême droite ont violemment attaqué le cortège de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles.

    En tant qu’organisations du mouvement social, nous avons une responsabilité historique devant laquelle nous ne pouvons nous dérober. Nous ne pouvons pas laisser un leader fasciste s’exprimer dans notre ville sans construire une riposte politique et sociale. Le 5 décembre 2021, Paris devra montrer qu’il est antifasciste.

    Cette date se doit d’être utilisée par l’ensemble du mouvement social pour jeter les bases d’une dynamique renouvelée, face à l’extrême droite. C’est pourquoi l’Union des syndicats CGT de Paris (UD CGT 75), Solidaires Paris, et la Jeune Garde Paris appellent, conjointement, à l’organisation d’une réponse forte. Elles convient l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives parisiennes à les rejoindre pour tenir, le 5 décembre, une manifestation contre Eric Zemmour et la parole fasciste.

  • Henri Citrinot n’est plus

    Henri Citrinot n’est plus

    C’est avec une grande émotion que nous avons appris le décès samedi 6 novembre 2021 d’Henri Citrinot, à l’âge de 95 ans.

    Né à Lodz (Pologne), il fut enfermé dans le ghetto avec sa famille. Tous furent envoyés à Auschwitz où sa mère et ses sœurs furent assassinées dès leur arrivée.

    Son frère Abraham et lui survécurent à cet enfer suivi de la marche de la mort puis de l’internement au camp de Sachsenhausen, près de Berlin.

    À la fin de la guerre, les deux frères arrivèrent en France où ils furent accueillis un moment au foyer de Montreuil de la Commission centrale de l’enfance auprès de l’UJRE (CCE).

    Salarié de la Naïe Presse, où il occupa quelque temps le poste de rédacteur en chef, Henri travailla ensuite dans une maison d’édition puis créa avec Renée, sa femme, les Éditions de l’Amandier.

    Nous reviendrons dans le numéro de décembre de la Presse Nouvelle Magazine sur le parcours de cet homme, a mensch, comme on dit en yiddish, qui disait : je n’ai pas de haine.

    Toutes nos condoléances très attristées à sa femme Renée, ses enfants Laurent et Annick, ses petits-enfants et toute sa famille.

    Ses obsèques auront lieu mercredi 17 novembre à 14h30 au crématorium du Père Lachaise (ni fleurs ni couronnes).

     

  • 9 Novembre 1938 : vaste et meurtrier pogrom nazi en Allemagne et en Autriche

    Commémoration de la “Nuit de Cristal”

    Mardi 9 Novembre à 18h30

    devant le gymnase Japy

    (2 rue Japy, 75011 Paris)

    Nous nous retrouverons avec Mémorial98 et d’autres associations  pour commémorer cette nuit où la violence meutrière antisémite est déchaînée à grande échelle par les nazis, en Allemagne et en Autriche.

    Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, des synagogues ont été incendiées dans toute l’Allemagne, en Autriche et dans les Sudètes annexés suite aux accords de Munich entre Hitler, l’Anglais Chamberlain et le Français Daladier. Des membres de la Sturmabteilung (SA) et de la Schutzstaffel(SS) ont brisé les vitrines de magasins juifs, démoli les maisons de citoyens juifs et maltraité leurs habitants. Bilan officiel : 91 morts, 267 lieux de culte et de congrégation détruits et 7 500 magasins dévastés. En fait, bien plus de 1 300 personnes sont mortes pendant et directement à la suite des émeutes et au moins 1 400 synagogues ou maisons de prière ont été gravement endommagées ou complètement détruites en Allemagne et en Autriche.
    Les nazis ont utilisé le meurtre du jeune secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris, Ernst vom Rath, par Herschel Grynszpan, dix-sept ans, comme prétexte à la terreur qu’ils ont présentée comme une réaction populaire spontanée. Ils baptisèrent eux-mêmes avec une ironie méprisante cette nuit d’effroi « Kristallnacht » – Nuit de cristal – en raison des débris de verre qui jonchaient les rues. Pour les historiens, c’est la Nuit des pogroms.
    Dans les jours qui suivirent, 30 000 Juifs furent déportés vers les camps de concentration de Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen.

    Cette commémoration se situe aussi dans un contexte prélectoral qui nous a amené à dénoncer dans un communiqué de l’UJRE “Extrême Droite – Danger Extrême” récent l’actuelle faveur médiatique dont jouissent en France les entreprises d’extrême droite.

  • Paris 20ème: Hommage à Paulette Sarcey – 3 Novembre 2021

    Hommage à Paulette Sarcey,

    Résistante juive, communiste, FTP-MOI

    Mercredi 3 Novembre 2021, 10h45

    Mairie du 20ème Arrondissement

     

    La Mairie de Paris a rendu hommage à notre camarade à l’invitation d’Anne Hidalgo, avec Laurence Patrice Adjointe à la Maire de Paris, chargée de la mémoire et du monde combattant, et de Éric PLIEZ, Maire du 20e arrondissement.

    La cérémonie s’est déroulée à 10H45 dans la salle des mariages de la mairie du 20e arrondissement de Paris.

    Plusieurs allocuations ont été prononcé en présence d’un public nombreux:

    Le dévoilement d’une plaque à sa mémoire a été effectué à cette occasion. Dans les jours suivants, cette plaque sera posée au 165 rue Pelleport.

    Plaque Paulette Sarcey 165 rue Pelleport Paris 20ème

     

  • Extrême droite : danger extrême

    image

    Chacun a pu remarquer, dans la dernière période, l’offensive croissante des propagandistes d’extrême droite dans les médias et réseaux sociaux. Leurs thèmes ne sont pas nouveaux. Ils ont été agités de manière permanente depuis la Révolution française, notamment par le mouvement antidreyfusard, les ligues fascistes dans l’entre-deux-guerres,
    l’OAS pendant la guerre d’Algérie. Ils se sont plus particulièrement développés depuis les années 80, parallèlement à la montée politique du FN puis du RN.
    Mais les choses atteignent un degré de gravité extrême quand 20 généraux menacent publiquement de recourir à la
    force en vue d’une « remise en ordre » à leur façon et lorsque le polémiste Zemmour, devenu homme politique, développe les leitmotivs traditionnels de l’extrême droite dans un nombre croissant de médias complaisants, propriété des plus beaux fleurons du capital financier à base française.

    Le contenu de ces propos est récurrent, la thématique générale celle du déclin de la nation française. Une identité française, fixée définitivement au cours des siècles, est affirmée. Sont, en conséquence, accusés d’être à l’origine du déclin français tous ceux qui, pour une raison quelconque, seraient éloignés de cette identité. Cette ahurissante relecture de la réalité historique vient nier tous les brassages de populations qui ont eu lieu sur le sol français au profit de l’image d’une France dont les caractéristiques essentielles seraient éternelles et qui serait victime des apports étrangers auxquels on la contraindrait. À partir de cette vision essentialiste de la nation se construit une
    obsession de l’appartenance de chaque individu ou groupe à une identité supposée (qu’elle soit de type ethnique ou religieux) donnant lieu à stigmatisation et à xénophobie.

    La survenue de ce phénomène ne doit rien au hasard. Elle est à rattacher à la situation en France et dans le monde, qui se caractérise par une crise très profonde du mode de production capitaliste depuis le début des années 70, aux
    conséquences économiques et sociales (croissance des inégalités, sous-investissement dans les secteurs d’intérêt général: santé, éducation, préservation de l’environnement) mais également morales et culturelles. Après l’effondrement des systèmes mis en place dans les pays du bloc de l’Est, s’est institué, dans les pays occidentaux, un climat idéologique d’acceptation ou d’accompagnement de la domination du capital financier. Une grande partie des êtres humains, assaillis par les difficultés de la vie quotidienne, se réfugient dans un rêve religieux ou dans la recherche de boucs émissaires, au détriment des idées d’émancipation humaine.

    Le développement du complotisme a ouvert la voie dans ce domaine. Les manifestations de haine se sont alors multipliées. Quant au capitalfinancier, il n’a pas hésité à saisir l’opportunité qui se présentait en observant
    tout le parti qu’il pourrait tirer de la division de ses adversaires potentiels.

    Les thèmes de ces discours de haine sont très connus. Les immigrés sont accusés, mensongèrement [1], de bénéficier scandaleusement, par rapport aux nationaux, des prestations sociales, de voler le travail des Français, d’être les principaux facteurs de l’insécurité. Zemmour exalte la haine, la misogynie, l’homophobie, le virilisme … Mais il faut
    rappeler que, dans un contexte marqué, depuis les meurtres à motivation antisémite de Sébastien Selam et
    d’Ilan Halimi, soit depuis plus de 15 ans, les récentes manifestations de protestation contre la politique sanitaire
    du gouvernement ont elles aussi été entachées de nombreuses expressions d’antisémitisme.

    Dans ces conditions, comment s’étonner de relever dans la prose de Zemmour des propos xénophobes allant jusqu’à
    valider les thèmes antisémites [2] ? L’énumération est édifiante : contestation de l’innocence du capitaine Dreyfus, condamnation de Zola et des dreyfusards, réhabilitation du maurrassisme, notamment de son rôle contre la Résistance, insistance sur la prétendue filiation entre maurrassisme et gaullisme, réhabilitation de Pétain et de Vichy, défense d’un rôle supposément positif de l’État français dans le sauvetage des Juifs français, défense de l’attitude de Maurice Papon pendant la Seconde Guerre mondiale, critique de la loi Gayssot pénalisant le négationnisme de la Shoah et de la loi Pleven pénalisant racisme et antisémitisme, rejet du discours du Vel’ d’Hiv de
    Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs (1995), mépris, entre autres, pour Sébastien Selam dont il conteste que le meurtre, commis le 20 novembre 2003, ait été dicté par l’antisémitisme, dénégation enfin de la nationalité française des victimes juives de Mohamed Merah, coupables pour Zemmour d’avoir été enterrées à l’étranger…
    Il ne suffit pas de dénoncer cette montée de l’extrême droite. L’urgence est de réfléchir aux conditions d’une lutte efficace contre celle-ci.
    Deux éléments liés entre eux nous paraissent fondamentaux:

    • La lutte contre l’extrême droite suppose une vigilance tenace de tous les jours qui ne peut être menée efficacement si chaque groupe stigmatisé agit seul pour la défense des siens. Ce serait reproduire, en miroir, les identités attaquées par l’extrême droite.
    • Le nécessaire combat contre les idées xénophobes, racistes et antisémites doit être mené dans le cadre du rassemblement le plus large possible, éloigné de toute exclusive.

    C’est dire que la lutte contre l’idéologie d’extrême droite doit être menée au nom au nom des valeurs décrites
    et garanties par la Déclaration des droits de l’homme de 1789, reprise dans le préambule de l’actuelle Constitution française. Mais cette lutte ne sera efficace que si elle est accompagnée d’un minimum de mesures visant à la sortie de la crise générée par la domination du capital financier.

    Bureau de l’UJRE, 21/10/2021
    [1] Voir par exemple, https://www.histoire-immigration.fr/questions-
    contemporaines/economie-et-immigration/quel-est-le-poidsde-
    l-immigration-sur-les
    [2] Voir, https://www.leddv.fr/analyse/eric-zemmour-glaive-et-bouclier-de-lextreme-droite-20211007

  • Vérité et Justice – 60e anniversaire : 17 Octobre 1961 – 17 Octobre 2021

    Manifestation à PARIS dimanche 17 octobre 2021
    à 15 h, du cinéma REX au pont Saint-Michel

    Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police parisiennes.
    60 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.
    Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :
    ➢ Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des Algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
    ➢ Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’État, de la Ville de Paris et la Région Île-de-France.
    ➢ Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
    ➢ La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter.
    ➢ Faute d’une telle reconnaissance, le système de ce type de violence policière se reproduit.
    Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.
    On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :
    ✓ Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste fort, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’État. Comme il l’a fait en septembre 2018 pour l’assassinat de Maurice Audin, et en mars 2021 pour celui de maître Ali Boumendjel par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.1000autres.org) ;
    ✓ Que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
    ✓ Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
    ✓ Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.
    ✓ Qu’une loi de réparation soit mise en œuvre

  • Halte à la  banalisation des propos antisémites

    L’un des généraux signataire du récent appel à putsch (26/04/2021) a qualifié un certain nombre de journaux de « meute médiatique ». Interrogé lors d’un entretien sur la chaîne de télévision Cnews quant à l’identité de ceux qui contrôlent ces organes de presse, il a parlé de « la communauté que vous connaissez bien. » Malgré l’ellipse, le propos antisémite évident est caractérisé.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE*) condamne fermement cette manifestation d’antisémitisme. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. L’UJRE souhaite qu’elle débouche sur une condamnation sévère : il faut empêcher que la banalisation des expressions antisémites, déjà présente, se développe encore. 

    L’UJRE ne se lassera pas d’exiger, comme elle le fait depuis de nombreuses années, que soit mise en place une politique de lutte contre l’antisémitisme à mener avec continuité et fermeté, et qui comprenne des mesures tant éducatives que répressives.

  • Faire face!

    12 Juin, à 14 heures

    Place Clichy

    En s’appuyant sur la crise sanitaire, économique et sociale le pouvoir et la droite se livrent a une surenchère avec l’extrême droite qui favorise racisme, antisémitisme et toutes formes de discrimination. Pour combattre toutes ces dérives, manifestons ensemble le 12 juin 2021