Communiqués

Communiqués de Presse et Appels

  • Profanation du Centre de mémoire d’Oradour-sur-Glane

    Le village d’Oradour-sur-Glane, village-martyr de l’abjecte barbarie de la division nazie Das Reich*, a été profané par des inscriptions négationnistes dont l’une se réfère à Vincent Reynouard, nostalgique d’Hitler, antisémite notoire.

    Cet acte abominable constitue un levier supplémentaire à l’antisémitisme qui continue de se diffuser dans notre pays.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) est indignée et exige des pouvoirs publics qu’ils fassent le nécessaire pour trouver et punir sévèrement les odieux responsables de cet acte abject.

    * Les faits historiques sont rapportés dans la Presse Nouvelle Magazine de septembre 2020, revue éditée par l’UJRE.

  • Un juif insulté et frappé à Paris

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) condamne avec la plus grande fermeté la violente agression antisémite et crapuleuse dont un juif a été victime à Paris la semaine dernière. 

    L’UJRE assure l’agressé de son total soutien et continue d’exiger des mesures tant éducatives que répressives afin de mettre fin à l’antisémitisme et au racisme.

  • Résurrection d’un cliché, celui du juif déicide ?

    Jean-Luc Mélenchon, dans une indécente déclaration publique* sur RMC et BFMTV, a ce 15 juillet joué avec les clichés antisémites en réitérant l’antique accusation faisant des juifs des déicides. Bien qu’abandonnée depuis des décennies par l’Eglise catholique qui en fut à l’origine, voici cette accusation réhabilitée par un homme politique qui prétend se réclamer de la gauche dont les valeurs n’ont assurément rien à voir avec l’antisémitisme, ainsi réactivé.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) condamne fermement cette déclaration qui s’apparente à un appel à la haine des juifs. L’UJRE rappelle qu’un tel appel constitue un délit.

    * cf. ce moment (21’40”) de l’entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Apolline de Malherbe, sur RMC et BFMTV, le 15 juillet 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=rhYboHBL9W4

  • L’Annexion met en danger la sécurité et la démocratie d’Israël

    L’UJRE est cosignataire de l’appel de J-Link contre l’annexion de territoires en Cisjordanie.

    Douze associations juives l’ont signé en France. Une Lettre aux institutions juives a été adressée aux responsables de toutes les associations juives nationales pour les en informer. Une cinquantaine de personnalités ont aussi signé cet appel dont Alain Finkielkraut, Pierre Nora, Anne Sinclair, Dominique Moisi, Antoine Spire, Serge Blisko, Dany Cohn-Bendit, Diana Pinto, Christian Boltanski, Dominique Boltanski, Luc Boltanski, Pierre Schapira, Lucette Valensi … la pétition peut être signée en ligne sur le site de JCall. L’adresse pour signer est :
    Un rendez-vous est pris le 16 juin à 11 h à l’ambassade d’Israël pour déposer cet appel et faire part de nos inquiétudes quant aux conséquences de cette annexion, à la fois pour Israël et aussi pour nos communautés juives dans le monde. La délégation qui nous représentera est composée pour l’instant de Laurent Azoulai pour le cercle Léon Blum, Alain Tsion Grabarz pour l’Hachomer, Izio Rosenman pour l’AJHL, Anny Dayan-Rosenman pour JCall et Léo Braunstein pour le Medem.
    JCall organise aussi une Rencontre: l’annexion… un danger pour la sécurité et la démocratie d’Israël le 16 juin de 18 à 20 h sur les dangers de l’annexion avec la participation de Elie Barnavi, Shaul Arieli et Nitzan Horowitz. L’inscription préalable est nécessaire pour recevoir le lien à la réunion.
  • Pétition Cisjordanie : « L’occupation c’est la terreur ; l’annexion c’est l’apartheid »

    Collectif

    Nos voix pour la paix s’adressent à Emmanuel Macron, président de la République française, et Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires extérieures et la politique de sécurité. Texte collectif.

    L’annonce du plan Trump et la constitution du nouveau gouvernement israélien créent une situation nouvelle. Benyamin Netanyahou s’apprête à divulguer sa feuille de route le 1er juillet en vue d’annexer la vallée du Jourdain et les colonies implantées, soit la moitié de la Cisjordanie. La terre palestinienne sera alors réduite à des sortes de « bantoustans », démilitarisés, sans continuité territoriale ni maîtrise des frontières. Parler d’État dans ces conditions est d’un cynisme révoltant.

    Le pillage colonial légalisé

    Le « deal du siècle » imposé par Donald Trump et Benyamin Netanyahou est l’acte de délinquants internationaux. Il entérine l’impunité des autorités d’Israël et le régime d’apartheid issu notamment de la loi État-Nation, il enterre la solution à deux États et constitue un coup de force inacceptable contre la légalité internationale, la justice et le respect des droits humains. D. Trump et B. Netanyahou légalisent le pillage colonial et attisent les tensions dans une région déjà meurtrie. Le peuple palestinien est sommé d’accepter que son destin soit scellé sans sa participation.

    Ce plan constitue une nouvelle grave violation des droits des Palestiniens, il n’amènera aucune paix mais, au contraire, quoi qu’il advienne, il ne fera qu’aggraver une situation insupportable pour les Palestiniens, mais aussi à terme pour le peuple israélien. Aucun plan n’aboutira s’il ne tient pas compte des intérêts des Palestiniens et des Israéliens, conformément au droit international.

    Des décennies de lutte

    En Israël et dans le monde, la mobilisation grandit pour empêcher l’annexion et l’application du projet destructeur de D. Trump. Les responsabilités de la France et de l’Union européenne sont dans ce cadre immenses. Il serait inadmissible, comme cela se profile, d’en rester à des déclarations de principe sans adopter des actes forts.

    Il a fallu des décennies de lutte des mouvements de libération nationale face au colonialisme pour que la charte des Nations unies s’impose pour tenter de bâtir un monde de paix. Ne pas faire respecter les résolutions de l’ONU sur la Palestine, c’est se rendre complice de la désintégration du droit international et de la justice. En cela, Paris doit prendre l’initiative d’un vote au Conseil de sécurité.

    Sans ambiguïté aucune, la France et l’Union européenne doivent condamner toute idée d’annexion et reconnaître immédiatement l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. L’unanimité requise des États de l’Union européenne (UE) n’est qu’un irrecevable prétexte dilatoire.

    Une paix juste

    Sans attendre, des sanctions doivent être adoptées contre l’État d’Israël comme la suspension de l’accord d’association avec l’UE ou la coopération militaire. Il en va de même pour les entreprises qui maintiennent des relations d’affaires avec les colonies, ainsi que l’interdiction d’importer des produits des colonies. Ces exigences sont désormais portées par des voix de divers horizons.

    Suspendre et contrecarrer toute perspective d’annexion par des sanctions immédiates, agir pour le plein respect du droit international et la reconnaissance de l’État de Palestine afin de permettre aux Palestiniens d’exercer leur droit à l’autodétermination contribueront à faire reculer la politique du fait accompli et la violence guerrière que B. Netanyahou et D. Trump exaspèrent. C’est la condition d’une paix juste et durable indispensable aux peuples palestinien et israélien, aux peuples de la région et du monde entier.

     

    La liste des signataires, parmi lesquels le Président de l’UJRE, a été publiée dans l’Humanité :

    https://www.humanite.fr/cisjordanie-loccupation-cest-la-terreur-lannexion-cest-lapartheid-690858

  • La Cour suprême invalide la loi de régularisation des implantations israéliennes en Cisjordanie

    La Cour suprême israélienne vient de déclarer la loi qui légalise rétroactivement certaines implantations israéliennes en Cisjordanie, illégales à l’époque de leur création, inconstitutionnelle notamment en ce qu’elle « viole les droits de propriété et l’égalité des Palestiniens ».
    Il faut rappeler que, depuis la guerre des Six-Jours de 1967, la politique d’implantation d’habitations peuplées de juifs israéliens dans les territoires occupés, malgré le retrait israélien unilatéral de la bande de Gaza, n’a jamais cessé et s’est même développée dans la dernière période.
    Cette politique, outre qu’elle est contraire au droit international, rend de plus en plus difficile la création d’un État palestinien viable, condition essentielle d’une paix durable parce que juste.
    Cette décision de la Cour suprême, que l’UJRE salue, comme l’a fait également l’ONG pacifiste israélienne Adala, est un revers certain pour la droite nationaliste israélienne qui, d’ailleurs, dénonce ce jugement.
    Mais, cette décision judiciaire suffit-elle à faire renaître l’espoir d’une évolution pacifique de la situation ? On peut en douter si le gouvernement, suivant la droite israélienne nationaliste et religieuse, tente de rendre caduque la décision de la Cour suprême. En effet, le gouvernement israélien doit dévoiler début juillet son programme de mise en œuvre du plan de l’administration Trump pour le Proche-Orient qui prévoit l’annexion de pans de la Cisjordanie occupée et la création aussi d’un État palestinien mais sur un territoire tellement réduit qu’il mettrait en cause sa viabilité.
    L’UJRE appelle donc, tous ceux qui sont attachés à une paix juste et durable au Proche-Orient à rester vigilants et à participer à toutes les initiatives visant à la reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

  • Solidaires des luttes antiracistes – Justice pour George Floyd

    Justice for George Floyd
    Place de la République, 9 Juin 2020

    Déterminée à combattre toutes les formes autant d’antisémitisme que de racisme , l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) appelle à participer au rassemblement de ce jour, à 18 heures, place de la République à Paris, ainsi qu’aux mouvements équivalents en Ile-de-France et en province.

  • JNR 2020 : Hommage à Robert Endewelt

    Hommage à Robert Endewelt.

    Journée Nationale de la Résistance,

    Mercredi 27 Mai 2020.

    En cette journée nationale de la résistance, dans les conditions particulières de l’état d’urgence sanitaire, nous venons rendre hommage à un combattant de la première heure, Robert Endewelt.

    Robert Endewelt est né à Paris, en 1923, peu après l’arrivée de ses parents, Gitla Dynerman, couturière, et de Szmul Endewelt, tailleur, originaires de Varsovie en Pologne.

    Titi parisien, Robert apprend le métier de tailleur avec ses parents et la mécanique en suivant les cours du soir du Conservatoire des Arts et Métiers et devient salarié de la confection après le décès de son père en mai 1940, assumant à 17 ans le rôle de chef de famille auprès de sa mère, son frère et sa sœur.

    Robert s’engage dans l’organisation de résistance des jeunes juifs communistes de la MOI.

    Robert rappellera souvent que c’était Pétain qui les avait communautarisés avec le Statut des Juifs, première mesure du gouvernement de Vichy. Ces jeunes patriotes allaient devoir mener le combat sur deux fronts car l’engagement particulier dans la section juive de la MOI, afin de regrouper les jeunes de l’immigration, s’imposait dès l’été 1940 du fait des circonstances.

    Le YASK, Yiddisher Arbeiter Sport Klub (Club Sportif des Travailleurs Juifs), dans le mouvement de développement du sport porté par le Front Populaire et la FSGT, attire beaucoup de jeunes juifs, et a déjà fourni des volontaires pour les Brigades Internationales, la salle de gymnastique du YASK, 14 rue de Paradis est un lieu de rencontre de cette jeunesse résistante. Robert forme, en janvier-février 1941, un groupe clandestin avec ces jeunes.

    Robert et ses camarades vont participer aux trois manifestations de 1941 et des camarades tombent dans le combat, comme Henry Gautherot et Samuel Tyszelman, arrêtés après la manifestation du 13 août à la porte Saint-Denis et fusillés le 19 août.

    Il entre ans la clandestinité sous le nom de Gabriel Rapert (« Gaby ») en juin 1942, peu avant la rafle du Vel’ d’Hiv. Robert a tenu a souligner le rôle des jeunes communistes juifs dans la diffusion de l’alerte au moment des grandes rafles de l’été 1942.

    En effet, quand la rumeur des rafles avait pu se propager après les premières arrestations, beaucoup de juifs pouvaient hésiter sur les dispositions à prendre; les jeunes de la MOI avec l’organisation Solidarité participèrent efficacement à la diffusion de l’alerte et à la mise à l’abri de milliers de juifs parisiens. C’est ce que Robert fit aussi avec sa propre famille.

    Après avoir assuré des responsabilités sur plusieurs arrondissements de Paris, notamment les 3e, 4e, 10e arrondissements, il rejoint le triangle de direction de Paris et de la grande banlieue, avec Henri Krasucki, et une jeune fille, Madeleine Wilenszenski, Mado. Le triangle prépare le passage des jeunes aux groupes armés.

    Adam Rayski, responsable de la section juive de la MOI clandestine, assiste aux réunions, assurant la charnière avec la jeunesse de la MOI.

    Pour ces groupes de jeunes résistants, après avoir lutté contre la résignation, manifesté, diffusé des appels à la résistance, des tracts et des journaux clandestins, la lutte armée contre l’occupant est engagée.

    Malgré toutes les précautions de sécurité, les Brigades spéciales de la Préfecture de police réussissent à engager des filatures et, le 23 mars 43, un coup de filet tombe sur une cinquantaine de résistants. La première grande arrestation dans le secteur juif de la MOI. Henri Krasucki est arrêté. Robert et Mado passent au travers des mailles du filet. Une nouvelle organisation clandestine est alors constituée : « l’Union de la Jeunesse Juive » dont il sera le devint responsable régional parisien jusqu’à la Libération.

    L’Union de la Jeunesse Juive (UJJ), recrutait ses membres dans les entreprises du textile et des cuirs et peaux pour y organiser un « travail systématique de sabotage » visant, par exemple, à livrer des articles impropres ou ne résistant pas à l’usage. Chaque branche, gantiers, peaussiers, etc. trouvant les techniques à cette fin.

    Ces entreprises, qui employaient une importante main d’œuvre juive, étaient en effet contraintes de travailler pour l’occupant, notamment en fabriquant des vêtements chauds pour les troupes du front russe.

    C’est aussi en 1943 qu’est fondée l’UJRE Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide.

    En février 1944, trois de ses camarades, Wajsbrot, Rayman et Fingercwajg, figurent sur l’Affiche rouge.

    Au printemps 1944, il fut chargé avec d’autres militants d’organiser des milices patriotiques juives. Lors de l’insurrection parisienne d’août 1944, avec environ 200 de ces camarades, il participe aux ultimes combats, dont celui de la caserne de la place de la République.

    Engagé volontaire dans le bataillon FFI 51/22 dirigé par Boris Holban (l’un des chefs des FTP-MOI de la Région parisienne), il termina la guerre avec le grade de sergent-chef dans un régiment de tirailleurs algériens, en Allemagne, dans la zone française d’occupation. Il a toujours considéré que cette résistance des juifs était partie intégrante de la Résistance nationale en France.

    Après la victoire sur le nazisme, Robert naturellement très attaché à la Paix, en fut aussi un grand militant, responsable parisien du Mouvement de la Paix pendant une décade, et confirma jusqu’au bout son engagement communiste, assurant de nombreuses responsabilités et mandats, jusqu’au jour récent de la fin d’une riche vie de combats, à l’automne 2018.

    Robert Endewelt : Présent!

    ENDEWELT Robert. Le Dictionnaire Biographique Maitron. Consulté le 27 Mai 2020. https://maitron.fr/spip.php?article24328

    Robert Endewelt : Nous avons eu un rôle déterminant dans les heures qui ont précédé la rafle. L’Humanité, Jeudi 18 Octobre, 2018. https://www.humanite.fr/robert-endewelt-nous-avons-eu-un-role-determinant-dans-les-heures-qui-ont-precede-la-rafle-662381

    Presse Nouvelle Magazine n° 360 – Novembre 2018

    Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel. Juifs révolutionnaires : une page d’histoire du Yidichland en France. Paris : Messidor / éditions Sociales, 1987. p.150,190,253-255

  • Journée Nationale de la Résistance – 75ème anniversaire de la fondation du Conseil National de la Résistance

    L’UJRE s’associe à l’appel du Comité Parisien de la Libération, participera aux commémorations du 27 Mai 2020 et fleurira la plaque du 14 rue de Paradis.

    Nous reproduisons ici, avec l’image de l’affichette, l’appel à commémoration:

    27 Mai 2020: 75ème anniversaire de la défaite sans condition du nazisme et du fascisme

    Le 27 Mai 1943, la résistance intérieure française rassemblée autour de Jean Moulin tenait sa première réunion et fondait le Conseil National de la Résistance.

    Villes et campagnes de notre pays portent encore aujourd’hui la mémoire des héros et martyrs.

    Les mesures sanitaires destinées à lutter contre la pandémie du Covid-19 n’autorisent qu’une présence restreinte pour une manifestation célébrant la Journée Nationale de la Résistance devant le 48 rue du Four, à Paris, lieu de cette rencontre historique.

    Tout comme le 8 Mai dernier, 75ème anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, nous invitons les citoyennes et citoyens – dans le respect des règles sanitaires en vigueur – à aller se recueillir et fleurir les gares, stations de métro ou arrêts de bus, tram, entreprises , bâtiments ou tous lieux publics, plaques de rue, etc… portant le souvenir de la Résistance et des Résistant.e.s.

    Ils porteront ainsi la mémoire du CNR et des “jours heureux”, son programme qui, dans la France libérée, conduira le chantier de la reconstruction nationale avec le bel espoir, toujours d’actualité, d’une République de progrès pour tous.

    Le Comité Parisien de la Libération, 22 mai 2020

  • Cécile Rol-Tanguy, grande figure de la Résistance, nous a quittés le 8 mai 2020

    Cécile Rol-Tanguy, le 9 avril 2005. Photo Francine Bajande

    Le Comité parisien de la Libération (COPIL), dont l’UJRE est membre, nous informe du décès de Cécile Rol Tanguy survenu ce 8 mai alors que nous célébrions tous le 75ème anniversaire de la victoire sur le nazisme. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de la famille que nous avons reçu à cette occasion et qui retrace la longue vie de résistance et de lutte qu’elle mena aux côtés de Henri Rol-Tanguy, chef des FFI d’Île de France. Elle l’avait rencontré alors que tous deux participaient à la campagne de solidarité avec l’Espagne républicaine. Ils étaient ensemble au poste de commandement de Rol, place Denfert-Rochereau, pendant les combats de la libération de Paris. C’est elle qui dactylographia l’appel à l’insurrection : Tous aux barricades !

    L’UJRE adresse ses condoléances à la famille de Cécile et à tous ses proches.

    La famille Rol-Tanguy communique:

    Née Cécile LE BIHAN le 10 avril 1919, elle était la fille unique de François LE BIHAN, ouvrier électricien, militant du Parti Communiste Français depuis sa création en 1920 et dirigeant syndical de la CGT, déporté-résistant mort à Auschwitz en 1943 et de Germaine JAGANET, femme au foyer et résistante, elle aussi. L’engagement de Cécile ROL-TANGUY date de 1936, du Front Populaire et de la guerre d’Espagne.

    C’est au Syndicat des Métaux CGT de Paris, où elle est employée, qu’elle rencontre Henri TANGUY, dirigeant des métallos parisiens, combattant volontaire dans les Brigades Internationales aux côtés de la République espagnole attaquée par Franco. Ils se marient en 1939, juste avant la guerre durant laquelle il est mobilisé en première ligne.

    Dès la fin juin 1940, alors qu’elle vient de perdre leur premier enfant, Françoise, le jour de l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, elle rejoint ce qui deviendra la Résistance. Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnés du régime de Vichy.

    Le 18 août 1940, elle accueille Henri TANGUY à Paris, tout juste démobilisé. Le jour même, elle le met en contact avec les cadres clandestins de la CGT. Quatre ans plus tard, jour pour jour, elle tapera l’ordre de l’insurrection parisienne que son mari – devenu le colonel ROL, Chef militaire régional des FFI de l’Ile de France – lui dictera à l’aube de la semaine insurrectionnelle victorieuse de la capitale.

    Entretemps, le couple a plongé dans la clandestinité dès octobre 1940. Elle vivra alors, aux côtés de son époux dont elle est l’agent de liaison, la vie clandestine des résistants. Elle donnera aussi le jour – en mai 1941 et novembre 1943 – à deux enfants, Hélène et Jean.

    Elle participera à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944, au cœur de la décision et de l’action, dans le PC souterrain du Colonel ROL, sous la place Denfert-Rochereau. Elle sera la seule femme présente quand le Général De Gaulle recevra l’État-Major des FFI d’Île-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville. Cécile et Henri Rol-Tanguy, avec Lucie et Raymond Aubrac, resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française. Après-guerre, elle donnera naissance à deux autres enfants, Claire (1946) et Francis (1953) et demeurera l’indispensable collaboratrice de son mari.

    Jusqu’à son dernier souffle, Cécile ROL-TANGUY témoignera de sa fidélité à l’utopie généreuse du communisme, à ses engagements de jeunesse pour la justice sociale et l’émancipation des femmes.

    À la suite de son mari, décédé en 2002, Cécile était également Présidente de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et Présidente d’Honneur de l’ACER/AVER (Amis des Combattants en Espagne Républicaine / Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine). Jusqu’en 2014, elle animera régulièrement des échanges sur la Résistance avec des collégiens et lycéens. Enfin, en août 2019, elle assistera aux cérémonies du 75 e anniversaire de la Libération de Paris.

    Monteaux, le 8 mai 2020